La cathédrale Holy Trinity, première cathédrale anglicane construite hors des îles Britanniques, a été érigée de 1800 à 1804 aux frais de la Couronne. Pendant les travaux, le roi George III commanda à Rundell and Bridge cet ensemble exceptionnel de dix pièces en argent pour le nouveau temple. Les chandeliers d’autel, les calices et les autres éléments, tous richement décorés, arborent les armoiries du roi et celles du diocèse de Québec. C’est l’un des plus beaux exemples d’orfèvrerie de l’époque géorgienne. Un cadeau vraiment royal!
George III fit de Rundell and Bridge les orfèvres royaux en 1797. La firme servit quatre monarques successifs, et ses artisans devinrent les orfèvres et joaillers les plus réputés de leur temps. La couronne impériale d’apparat portée par la reine Victoria le jour de son couronnement est l’une des nombreuses commandes de prestige exécutées par Rundell and Bridge pour la famille royale.
En plus des dix pièces de l’ensemble de communion, le cadeau de George III comprenait entre autres un parement d’autel fait de drap d’or et de velours cramoisi utilisé lors de son couronnement en 1760 ainsi que des livres de prières reliés en cuir et ornés des armoiries royales.
L’ensemble, dont le dessin est attribué à Jean-Jacques Boileau, artiste français au service de Rundell and Bridge, fut façonné par les orfèvres Joseph Preedy et Philip Cornman entre 1802 et 1804. Cependant, le cadeau royal n’arriva à Québec qu’en 1809, année du jubilé de George III. Entre-temps, hélas, le roi avait été frappé par une maladie mentale dont il ne guérirait jamais.
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Pour plusieurs, George III est le « roi fou » qui a perdu les treize colonies d’origine des États-Unis au terme de la Révolution américaine. Pourtant, pendant la majeure partie des soixante ans de son règne, le monarque ne souffrit que de brèves attaques et fut, d’ailleurs, un protecteur exceptionnel des arts et des sciences. La Royal Academy a vu le jour grâce à sa générosité, et il fut en outre le mécène d’artistes majeurs, comme Thomas Gainsborough, et de scientifiques éminents, comme l’astronome William Herschel. De plus, dans la Maison de la reine qui devint plus tard le palais de Buckingham, il a constitué l’une des plus importantes bibliothèques privées d’Europe, qu’il mit à la disposition des lettrés et qui faisait office de ressource nationale. George III se rendait régulièrement au Royal Bindery, l’atelier royal de reliure, fasciné par le travail des relieurs et des doreurs qui couvraient de cuir fin chacun des ouvrages et y gravaient à la feuille d’or les armoiries de la famille royale sur. Les 65 000 volumes de la bibliothèque du roi sont aujourd’hui conservés dans une spectaculaire tour de verre de six étages, au coeur de la British Library.